Le gouvernement Lecornu enfin dévoilé : peu de surprises, beaucoup de revenants

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Nommé le 9 septembre à Matignon, Sébastien Lecornu a mis près d’un mois à dévoiler la composition de son gouvernement. C’est finalement ce 5 octobre en fin de journée que l’Élysée a annoncé la liste d'une quinzaine de ministres.Sans grande surprise, Bruno Retailleau est reconduit au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin conserve la Justice, Rachida Dati reste à la Culture, et Manuel Valls est confirmé aux Outre-mer. Élisabeth Borne, quant à elle, conserve le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.Le ministère des Armées est désormais confié à Bruno Le Maire, qui fait son retour après ne pas avoir été reconduit dans le gouvernement Barnier post-dissolution. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a d’ailleurs annoncé avoir décliné ce poste. À Bercy, c’est Roland Lescure, fidèle macroniste, qui prend la tête de l’Économie et des Finances.Macronistes, Républicains et revenants : les choix de LecornuParmi les autres portefeuilles confirmés : Jean-Noël Barrot reste au Quai d’Orsay, Catherine Vautrin s’installe au ministère de la Santé, des Solidarités et des Familles, et Éric Woerth est nommé ministre de l’Aménagement du territoire.Agnès Pannier-Runacher est reconduite à la transition écologique, Annie Genevard à l’Agriculture, Amélie de Montchalin prend les Comptes publics, Naïma Moutchou s’occupera du Numérique, Philippe Tabarot des Transports et Marina Ferrari des Sports.Deux postes clés auprès du Premier ministre sont également officialisés : Aurore Bergé devient porte-parole du gouvernement, tandis que Mathieu Lefèvre est nommé ministre chargé des Relations avec le Parlement. Tous deux font partie du noyau dur macroniste.Une équipe déjà contestéeCe gouvernement, que le Rassemblement national et le Parti socialiste menacent déjà de censurer, tiendra son premier conseil des ministres ce 6 octobre à 16h, autour d’Emmanuel Macron.Du côté des oppositions, les critiques sont vives. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a dénoncé « un gouvernement de continuité, composé des derniers macronistes, agrippés au radeau de la Méduse ». Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a qualifié l’équipe ministérielle de « cortège de revenants » et a affirmé que « cela ne tiendra pas ».Le député insoumis Éric Coquerel a lui aussi vivement attaqué le nouveau gouvernement, le qualifiant de « gouvernement Bayrou, sans Bayrou, encore un peu plus à droite pour imposer la même politique ». Il accuse Lecornu de vouloir « chercher sa voie de sortie du côté du Rassemblement national » et appelle à une présidentielle anticipée.Ce gouvernement « resserré », actuellement composé de 18 ministres, est provisoire. Il sera complété par des ministres délégués après le discours de politique générale que le Premier ministre doit prononcer mardi 7 octobre à l’Assemblée nationale et mercredi 8 au Sénat.Selon son entourage, Sébastien Lecornu a demandé à ses ministres d’être « des négociateurs » capables de « trouver des compromis avec l’ensemble des parlementaires ». Dans un climat de faiblesse politique et sans majorité, le gouvernement tente d’afficher une façade d’unité en misant sur la continuité d’un système de plus en plus contesté. L’objectif officiel reste d’adopter un budget avant la fin de l’année, mais l’instabilité chronique du pouvoir rend ce pari incertain.