Pour Ciotti, les visas accordés aux étudiants algériens constituent une filière d’immigration légale

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Dans une interview accordée le 2 octobre à CNews et Europe 1, Éric Ciotti a vivement critiqué la politique migratoire du gouvernement français à l’égard de l’Algérie. Selon le député des Alpes-Maritimes, président de l’Union des droites pour la République (UDR), la récente augmentation du nombre de visas étudiants délivrés aux Algériens – 8 300 cette année, soit un millier de plus que l’année précédente – constitue une « erreur stratégique » dans un contexte marqué par la détention en Algérie de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Glasl.« Le Quai d’Orsay fanfaronne en annonçant cette hausse, alors même que le régime algérien détient encore deux otages français. C’est une ineptie et une lâcheté totale », a déclaré Éric Ciotti, estimant que le gouvernement confondait « fermeté et faiblesse » dans ses relations avec Alger.Pour l’élu, ces visas étudiants ne traduisent pas l’attractivité universitaire de la France, mais constituent « désormais une filière d’immigration légale ». Il affirme que la « quasi-intégralité » des étudiants algériens restent en France à l’issue de leurs études, alimentant selon lui les « circuits d’immigration permanente ».« Les étudiants algériens échouent plus que les autres »« Le taux d’échec de ces étudiants est énorme, bien supérieur à la moyenne, et beaucoup n’ont aucune intention de poursuivre un vrai cursus universitaire », a-t-il ajouté. Éric Ciotti plaide pour une limitation du nombre de visas, rappelant qu’ils étaient « deux fois moins nombreux sous Nicolas Sarkozy ».Le député s’est par ailleurs prononcé pour l’instauration de quotas migratoires par catégorie – étudiants, asile, regroupement familial – ainsi que pour un référendum sur l’immigration. « Il faut donner la parole aux Français », a-t-il insisté, dénonçant « le manque de courage » du gouvernement face à ce qu’il qualifie de « système migratoire défaillant ».En toile de fond, la diplomatie française tente de maintenir un équilibre délicat avec Alger, après plusieurs épisodes de tension politique et consulaire. Le ministère des Affaires étrangères justifie de son côté la hausse des visas étudiants par une volonté de « ne pas pénaliser la population algérienne », tout en maintenant des sanctions ciblées contre le régime.Un argument que rejette fermement Éric Ciotti : « On ne sanctionne pas un régime en l’encourageant par la complaisance. On envoie le signal inverse de celui de la fermeté. »