L’Algérie renforce sa sécurité alimentaire avec l’inauguration d’une usine de trituration de graines oléagineuses

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La nouvelle usine de trituration de graines oléagineuses a été inaugurée le 22 septembre dans la wilaya de Jijel par le Premier ministre Sifi Ghrieb, en présence du ministre de l’Intérieur et des Transports, Saïd Sayoud, et du nouveau ministre de l’Industrie, Yahia Bachir. Ce complexe industriel permettra la production locale d’une huile de table 100 % algérienne, ainsi que de tourteau, un sous-produit essentiel pour l’alimentation du bétail. Ces deux produits sont jugés stratégiques pour la sécurité alimentaire de l’Algérie.Le Premier ministre algérien a qualifié l’usine de « plus qualitatif pour l’économie nationale ». Pour sa part, Charaf Eddine Amara, le PDG de Madar Holding, propriétaire du projet, a déclaré qu’il s’agissait d’un « complexe stratégique et d’un autre édifice de l’Algérie nouvelle ».Une usine stratégiqueLa presse algérienne a rapporté que le nouveau complexe industriel s’étend sur une superficie de 25 hectares, et se compose d’une unité de trituration des graines oléagineuses et d’extraction des huiles, d’une unité de stockage de la matière première (soja), ainsi que d’une troisième unité destinée au produit fini.En ce qui concerne la capacité nominale de production, le complexe, baptisé Kotama Agri Food, atteindrait 1,65 million de tonnes par an, dont 300 000 tonnes d’huiles brutes couvrant 25 % des besoins nationaux, et 1,32 million de tonnes de tourteaux de soja couvrant 70 % du marché national en tourteaux. Il devrait aussi fournir 900 000 tonnes de tourteaux par an à l’Office national des aliments de bétail (ONAB) et nourrit l’ambition d’exporter 20 % de sa production. Le projet devrait également permettre la création de 350 emplois directs et 1 500 emplois indirects.Difficultés surmontéesSelon des sources de presse locale, lorsque le projet a été récupéré par Madar Holding, après sa confiscation par la justice dans le cadre des grands procès anticorruption, le taux d’avancement des travaux en juin 2023, date de la reprise, était de 40 %, voire moins si l’on prend en compte les travaux qui ont dû être refaits. Les travaux de construction en EPC ont été confiés à la société chinoise CBMI et la partie technologie/process a été réalisée par la compagnie belge DeSmet.Le Premier ministre Sifi Ghrieb a fait savoir que « le projet a été récupéré avec un taux d’avancement qui ne dépassait pas 20 %. Les transferts bancaires vers l’étranger avaient déjà été effectués entre 68 et 69 %. C’est cela, la dilapidation des fonds publics. Mais l’engagement du président de la République de récupérer ces fonds se concrétise aujourd’hui avec des compétences 100 % algériennes. Le projet était complexe techniquement et technologiquement ». Il a indiqué que, malgré « des difficultés techniques colossales, le projet a été livré dans les délais », avec des économies estimées « entre 7 et 8 millions de dollars ».