Alors si vous cherchez un truc pour procrastiner intelligemment ce soir ou demain, j’ai exactement ce qu’il vous faut.Play.ertdfgcvb.xyz, c’est un terrain de jeu ASCII interactif où vous pouvez coder des animations directement dans votre navigateur. Et c’est hyper hypnotisant, vous allez voir !Derrière ce nom imprononçable “ertdfgcvb” se cacheAndreas Gysin, un artiste suisse basé à Lugano qui fait du code et du design et son playground ASCII, c’est une interface épurée au maximum composée d’un éditeur de code à gauche, d’une fenêtre de prévisualisation à droite, et c’est tout. Pas de fioritures, pas de boutons partout, juste l’essentiel. Vous tapez Cmd+Enter (ou Ctrl+Enter sur PC) et votre code s’exécute en temps réel.Le principe de son code en live est inspiré desfragment shaders GLSL, sauf qu’au lieu de pixels colorés, vous manipulez des caractères. Vous avez accès à des fonctions spécifiques telle que boot() qui s’exécute une fois au démarrage, pre() pour préparer vos données, main() qui est appelée pour chaque cellule de l’écran, et post() pour les modifications finales.Voici un exemple simple en javascript pour comprendre le délire :export function main(coord, context){ return String.fromCharCode((coord.y + coord.x) % 32 + 65) } Ce bout de code génère un pattern de lettres qui change selon la position X et Y sur l’écran. C’est tout con mais c’est beau.Le playground propose également des dizaines d’exemples triés par catégorie. Vous avez les basiques pour apprendre, des démos plus complexes comme “Doom Flame” qui recrée l’effet de flamme du jeu Doom en ASCII, ou encore “Donut” qui fait tourner un donut en 3D avec juste des caractères. Y’a même une section “camera” où vous pouvez manipuler votre webcam et la transformer en ASCII art en temps réel.D’après le GitHub du projet, Andreas a créé ça comme un hommage à tous les artistes, poètes et designers qui utilisent le texte comme medium. C’est un projet minimaliste, avec presque pas d’interface, juste le code et le résultat. Même les marges et les numéros de ligne ont été virés.Et tout ça tourne de manière fluide dans le navigateur et pour les dev qui veulent comprendre comment ça marche sous le capot, tout le code source est sur GitHub, et vous pouvez vraiment faire des trucs de ouf avec, par exemple des fractales, des simulations de fluides…etc. C’est complètement barré.Mais pour commencer, le plus simple c’est d’explorer les exemples. Le classique “10 PRINT” recrée le fameux one-liner du Commodore 64 qui génère un labyrinthe infini. Les exemples SDF (Signed Distance Fields) montrent comment faire de la 3D avec des maths et des caractères. Et si vous êtes chaud, vous pouvez lui envoyer vos propres créations qui rejoindront la section “contributed”.Andreas enseigne ces techniques dans ses cours, et apparemment les étudiants adorent. C’est vrai que c’est une approche super pédagogique du creative coding où on se prend pas la tête avec du WebGL ou des frameworks complexes… Non, faut juste pondre du code simple qui produit des résultats visuels immédiats.Bref,play.ertdfgcvb.xyzc’est le genre de site qu’on bookmark et qu’on ressort quand on veut se vider la tête en codant des trucs rigolos. C’est gratuit, c’est open source, et c’est une belle démonstration que l’art et le code peuvent cohabiter sans avoir besoin de millions de polygones et de shaders complexes.Un grand merci à Lorenper pour m’avoir fait découvrir cette pépite !