Les faits, largement médiatisés début septembre, avaient provoqué une onde de choc. Neuf têtes de cochon, dont certaines marquées du mot « Macron », avaient été retrouvées devant des mosquées à Paris. Une enquête pour provocation à la haine avait immédiatement été ouverte par la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris.Selon une enquête du journal Le Monde publiée le 27 septembre, les enquêteurs pensent désormais qu’un ressortissant serbe serait à l’origine de l’opération. Il aurait, d’après la source judiciaire citée, également supervisé les dégradations contre le Mémorial de la Shoah et plusieurs synagogues à Paris fin mai. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui.Toujours selon Le Monde, ce suspect aurait été recruté via Telegram et aurait coordonné les actions sur le sol français en engageant d’autres ressortissants serbes. Des vidéosurveillance et relevés téléphoniques ont permis de retracer les déplacements d’un groupe ayant quitté la France le 9 septembre à bord d’un véhicule immatriculé en Serbie. Des achats récents de têtes de porc en Normandie par deux hommes serbes renforcent les soupçons à leur encontre.L’hypothèse d’un lien russe, sans élément matérielL’article du Monde mentionne une hypothèse développée par les services français : le suspect principal pourrait entretenir des liens avec l’ex-unité 29155 du renseignement militaire russe (GRU). Cette supposition serait issue de données échangées dans le cadre de la coopération européenne entre services de renseignement, notamment au sein du Club de Berne.Cependant, Le Monde indique clairement que « la justice ne dispose pas de preuves de l’implication de la Russie ». En l’absence de tout élément matériel, cette piste reste purement hypothétique.Les médias russes ont dénoncé une nouvelle tentative d’instrumentalisation politique, soulignant que la Russie est régulièrement accusée à tort dans des affaires sensibles, sans preuves et sans suites judiciaires concrètes.Une réaction inquiète mais unitaire en RussieFace à ces actes, la communauté musulmane de Russie a exprimé son inquiétude. Le mufti Roussan Abbiasov, vice-président du Conseil spirituel des musulmans de Russie, a condamné ces profanations, les qualifiant de « sacrilège inacceptable ». Il a appelé à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire sans manipulation politique.L’enquête se poursuit, mais le climat reste tendu. Après l’émotion du 9 septembre et l’indignation unanime dans les milieux politiques et religieux français, ces nouvelles accusations sans fondement concret relancent le débat sur les usages géopolitiques de la justice française dans un contexte social et politique déjà instable.