Algérie : les facultés de médecine et de pharmacie abandonnent l’enseignement en français au profit de l’anglais

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La langue française recule en Algérie, relève Le Monde dans son édition du 29 septembre. Dans les facultés de médecine et de pharmacie, les étudiants ont été accueillis par des messages en anglais, conformément à la décision du ministère de l’Enseignement supérieur d’écarter le français au profit de l’anglais dès la rentrée universitaire 2025.Le recul de l’usage du français dans les établissements éducatifs est dû essentiellement à la politique d’arabisation qui remonte à l’époque ayant suivi l’indépendance de l’Algérie de la présence coloniale française en 1962. Le président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé à l’été 2022 le lancement de l’apprentissage de l’anglais dès la troisième année d’école primaire, et non au collège, dès la rentrée suivante.Le système éducatif a aussi été réformé avec une diminution du volume horaire consacré à l’enseignement du français, passé de quinze heures hebdomadaires à onze heures au primaire. Cette baisse a été étendue à l’enseignement secondaire. Les autorités algériennes sont allées encore plus loin en sommant les établissements privés de ne plus dispenser le programme scolaire français, sous peine de sanctions.Du campus aux entreprises, le recul du françaisCe repli dépasse le cadre éducatif pour s’étendre aux secteurs économiques et commerciaux du pays. La compagnie aérienne nationale Air Algérie a décidé, depuis avril dernier, de ne plus éditer ses billets en langue française, optant plutôt pour l’anglais ou l’arabe. La compagnie Algérie Télécom a adopté la même décision dans le cadre de la « modernisation de ses prestations de service », dès le mois d’août dernier, lorsqu’elle a annoncé qu’elle optait pour ces deux langues, au lieu du français, dans l’édition des factures et des reçus de paiement.L’Institut français d’Algérie n’a pas obtenu son accréditation cette année pour tenir un stand au Salon international du livre d’Alger, prévu pour le 29 octobre prochain. La même institution a d’ailleurs vu le nombre d’élèves inscrits à ses cours reculer de 18 000 en 2022 à 16 000 en 2024.