Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture de deux enquêtes distinctes suite à des « messages menaçants » visant la présidente du tribunal correctionnel qui a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, dont une incarcération prochaine, dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.Plus tôt dans la journée du 26 septembre, l’Union syndicale des magistrats (USM), par la voix de son secrétaire général adjoint Aurélien Martini, avait signalé à la justice ces menaces, incluant des menaces de mort et de violences graves, accompagnés de la diffusion de la photo de la magistrate sur les réseaux sociaux.Des peines allant jusqu'à 75 000 euros d'amendeL’USM exprime son inquiétude, soulignant : « On est attentifs et inquiets. » Les investigations, confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, ciblent des infractions graves : les menaces de mort contre une personne dépositaire de l’autorité publique sont punies de cinq ans d’emprisonnement, le cyberharcèlement d’une peine de deux ans et 30 000 euros d’amende, tandis que la divulgation d’informations permettant d’identifier ou localiser une magistrate, l’exposant à des risques, est puni de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.Le parquet insiste sur l’importance, dans une démocratie, de cadrer le débat judiciaire par la procédure pénale, rappelant que l’appel reste la voie légitime pour contester une décision, et que la liberté d’expression en ligne a des limites lorsqu’elle met en danger autrui.Cette affaire fait suite à la condamnation de Nicolas Sarkozy, le 25 septembre, pour avoir autorisé ses proches à solliciter des fonds libyens sous Mouammar Kadhafi, une sentence qu’il a qualifiée de « haineuse ». Le parquet appelle à la retenue, tandis que l’USM et les autorités surveillent de près l’évolution de ces intimidations, dans un contexte où la sécurité des juges devient un enjeu majeur. Cette double enquête vise à identifier les auteurs et à protéger l’indépendance judiciaire, mise à l’épreuve par cette affaire retentissante en France.